Mel Bonis – « La musique par-dessus tout »

Le 17 octobre 2021 au Musée Gaspar à Arlon
« Un moment fabuleux de théâtre et de musique »

« Je voudrais décrire l’état de l’âme à la fois si angoissant, torturant et délicieux, où me plonge la musique – celle que j’aime – je devrais pouvoir le faire, j’ai tant éprouvé cette sensation aiguë jusqu’à la douleur, même tout enfant (je pourrais dire surtout étant enfant). C’est alors comme une agonie d’aspiration vers le bonheur, une tension de tout être sensible, cordial, vers une chose qui nous sourit et se dérobe à la fois. » Mel Bonis

Ce seul-en-scène, écrit par le philosophe et dramaturge Frank Pierobon et interprété par la comédienne et musicienne Sophie de Tillesse, accompagnée en direct par 4 musiciennes de talent, est basé sur l’histoire véridique de sa vie. Mel Bonis revit, par la magie du théâtre et on fait la connaissance d’une personnalité déterminée, lucide et réfléchie, qui s’interroge sur le sens de sa vie et le sort réservé aux femmes alors qu’elle ne peut pas donner pleinement la mesure de son art, la seule chose qui la fasse se sentir encore vivante par-delà le masque de poupée que l’époque lui aura imposé.

Mel Bonis ou plus exactement Mélanie Hélène Domange née Bonis (1858-1937) est une compositrice française remarquable que l’on redécouvre petit à petit depuis les années 1980. Son œuvre, assez considérable – de la musique pour piano et pour formation chambriste, essentiellement – est de plus en plus publiée et enregistrée.

Issue de la petite bourgeoisie et remarquée très tôt pour ses dons musicaux, elle acquiert une solide formation musicale, grâce à l’appui de César Franck. Assez rapidement, ses parents décideront pour elle d’un mariage de convenance, avec un industriel beaucoup plus âgé. Elle a vingt-cinq ans et capitule : elle renonce à toute activité musicale. Elle joue son rôle de grande-bourgeoise lestée d’enfants, avec application mais sans conviction. Petit à petit elle se remet à composer et, passé la quarantaine, elle renoue avec un amour de jeunesse…

Son destin de femme est assez classique s’agissant de la bonne société parisienne au tournant du siècle ; son destin de compositrice l’est beaucoup moins. Avec une détermination presque héroïque, elle restera fidèle à sa vocation de musicienne et de compositrice et produira un ensemble d’œuvres qui, par sa très grande qualité, lui permet aujourd’hui de sortir de l’ombre.
Le texte que j’ai écrit autour de la personne de Mel Bonis est basé en partie sur ses propres Souvenirs et réflexions. Ces mémoires projettent l’image qu’elle veut donner, entre justifications et regrets, et qui, à son insu peut-être, la montrent prisonnière des stéréotypes et des contraintes de son époque. C’est aussi l’histoire d’un destin exceptionnel, celui d’une femme compositrice, douée et déterminée, qui se raccroche éperdument à la musique et à la composition pour ne pas sombrer dans le désespoir. » Frank Pierobon (Mai 2020)

La comédienne

Sophie de Tillesse étudie le piano, la flûte traversière, la pédagogie musicale à l’IMEP (Namur), la musicothérapie à la Guildhall School for Music and Drama de Londres et enfin le chant au Conservatoire Royal de Bruxelles dans la classe de Jules Bastin.
Elle se produit depuis lors en Belgique et à l’étranger comme cantatrice et comédienne, toujours avec grand bonheur.

Les musiciennes

Ces 4 musiciennes de la région enseignent à l’académie de musique d’Arlon (Catherine, Cyrielle et Hélène) et à l’UGDA au Luxembourg (Carmen). Elles interprètent les œuvres de Mel Bonis en duo, trio et quatuor.

Carmen Soto : Flûte traversière
Cyrielle Sanchez : Violon
Catherine Geels : Piano
Hélène Blesch : Violoncelle

L’auteur

Philosophe et dramaturge, auteur de nombreux ouvrages et de quelques pièces de théâtre données au Théâtre-Poème et au Festival de Seneffe, Frank Pierobon enseigne à l’I.H.E.C.S. (Bruxelles) depuis 1991 dans des matières qui touchent à la créativité et à la citoyenneté ainsi qu’aux questions de discrimination et d’éducation permanente.