Chansons coquines chez les Frères Gaspar

Le 29 septembre 20219 au Musée Gaspar à Arlon

« Il ne  faut jamais être vulgaire, on a le droit d’être canaille, on n’a pas le droit d’être vulgaire »  Mistinguett

Platonique, frivole, passionné, spirituel, l’amour occupe sans cesse l’esprit des hommes et des femmes. Chansons grivoises, chansons gaillardes, paillardes, chansons de corps de garde ou militaires, le sexe s’est toujours chanté.

Au début du 19ème siècle  apparut un répertoire plus en nuances qui choisissait ses mots. Il était interprété par les chanteurs des rues mais surtout dans les cafés-concerts, pendant les intermèdes, et dans les salles de spectacles à l’entracte. Les illustrations de ces partitions évoquaient, suggéraient, mais restaient toujours artistiques afin d’appréhender sans risque la censure, et éviter saisie et destruction de ces précieux quatre pages.

Petit à petit, le portrait des artistes a remplacé les illustrations. Les chansons coquines, libertines, grivoises, paillardes n’ont que plus d’impact lorsqu’elles sont interprétées par des femmes qui s’expriment sur un ton très naturel et enjoué. La femme chantante devient alors l’artisan de son émancipation.

Yvette Guilbert dans sa longue robe avec ses mains gantées de noir est l’image même de cette interprète qui évoquait en toussotant la bagatelle et parlait de sexe sans y toucher.

A cette époque, un Monsieur la censure veillait à l’entrée de la salle. Il était au déambulatoire, au bar ou en coulisses. Anastasie, surnom de la censure, interdisait de prononcer certains mots et opérait des coupes dans les textes, d’où  les sous-entendus que seule la grande Yvette Guilbert pouvait remplacer par des toussotements.

Notre spectacle « Chansons coquines chez les frères Gaspar » réunit des chansons de la deuxième moitié du XIXème siècle et de la Belle époque et quelques unes des années 60. Nathalie Bombardier est notre Yvette Guilbert arlonaise. Accompagnée par Vincent Stine au piano, elle chante l’éternel féminin avec brio et retenue (juste ce qu’il faut…) et rend ainsi hommage à ces courtisanes, demi-mondaines, pierreuses, buveuses d’absinthe, gueuses, gommeuses et fleurs de trottoir …Venez-y d’humeur… polissonne!